Au Royaume-Uni, le SACN soulève des incertitudes sur l’impact négatif des apports alimentaires des aliments transformés sur la santé

À l’automne 2022, le ministère britannique de la Santé et des Affaires sociales a demandé au Comité consultatif scientifique sur la nutrition (SACN) de prendre position concernant la transformation des aliments et la santé. La SACN soulève des incertitudes sur les preuves liées à la transformation des aliments et à la santé dans un communiqué publié le 11 juillet 2023.

Selon les termes de référence, le SACN a examiné les classifications existantes des aliments transformés en utilisant les cinq critères de sélection suivants :

– Le système de classification pourrait-il être appliqué à une population britannique ?

– Existe-t-il une définition claire et « utilisable » du système ?

– A-t-il été utilisé dans des publications à comité de lecture par plus d’un groupe de recherche ?

– Existe-t-il des données disponibles sur la fiabilité inter-évaluateur lors de l’application du système (quel que soit le degré de fiabilité inter-évaluateur rapporté) ?

– La classification a-t-elle été utilisée pour évaluer les associations entre la consommation et les résultats pour la santé ?

Huit systèmes de classification de la transformation des aliments ont été analysés :

• Un système développé par le Centre International de Recherche sur le Cancer,
• Le système NOVA développé au Brésil,
• et une variante du système NOVA,
• Un système développé par l’International Food Information Council (IFIC),
• Un système développé par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires au Guatemala,
• Un système développé par l’Institut national mexicain de la santé publique,
• L’indice SIGA,
• Un système développé par l’Université de Caroline du Nord en 2015.

NOVA était le seul système à répondre aux 5 critères de sélection. Néanmoins, la SACN a pointé certaines limites.

Limites de l’application de NOVA par rapport à l’enquête nationale britannique sur l’alimentation et la nutrition (NDNS) :

• Le NDNS n’inclut pas d’informations sur les édulcorants à faible teneur en calories ou sans calories ou d’autres additifs, ni sur la méthode de transformation ou d’emballage des aliments. Il existe également un risque que les chercheurs sous-estiment ou surestiment la consommation de FPU en raison d’une interprétation trop simplifiée des groupes d’aliments NDNS.
• De plus, les catégories du système NOVA sont vastes et comprennent une large gamme d’aliments. Ils regroupent des aliments aux attributs nutritionnels différents. Par exemple, tous les pains tranchés fabriqués sont classés UPF NOVA 4 sans différenciation entre pain blanc et pain complet.

Limites relatives aux classifications des aliments transformés :

• Les systèmes de classification des aliments transformés ne tenaient généralement pas compte du contenu nutritionnel des produits ou des associations connues entre des aliments transformés spécifiques et la santé, comme la viande transformée et le cancer.
• Certains systèmes s’appuient sur des concepts subjectifs tels que « naturel », « sain », « brut », « artisanal » et « produit en masse ». Ces concepts peuvent être compris différemment par différents utilisateurs, ce qui peut entraîner un biais de classification erroné potentiel.
• Les systèmes considèrent de manière incohérente dans leur classification certains composants tels que les grains raffinés par rapport aux grains entiers ; Aliments fortifiés; additifs; modifications physiques et chimiques des aliments résultant de la transformation telles que l’intégrité de la matrice alimentaire ou la formation d’acrylamide.

Limites des preuves sur l’association entre la consommation d’aliments transformés et les résultats pour la santé :

• La majorité des études incluses utilisaient le système NOVA pour les aliments transformés. Toutes les limitations ou biais de la classification NOVA peuvent être reproduits tout au long de la revue de la littérature.
• Les preuves disponibles sont presque exclusivement observationnelles.
• Les auteurs des publications extraites semblaient ajuster de manière incohérente les principaux facteurs de confusion ou covariables. Par conséquent, bien que des associations néfastes pour la santé aient été signalées, il n’est pas clair si ces associations sont dues ou indépendantes de la teneur «malsaine» en nutriments tels que la densité énergétique élevée, le sel, les graisses saturées ou les sucres libres.
• Les preuves de l’impact sur les sous-groupes de population (divers groupes sociaux et ethniques) sont rares.
• La collecte alimentaire dans les études d’observation était principalement basée sur des méthodes de collecte alimentaire peu susceptibles d’avoir été conçues ou validées pour évaluer le niveau de transformation des aliments.
• La méthode de déclaration de la consommation UPF (en grammes par jour ou en % d’énergie provenant de l’UPF par jour) et les seuils pour les quantiles utilisés varient selon les études.

Par conséquent, le SACN a conclu que les associations observées entre une consommation accrue d’aliments (ultra) transformés et des effets néfastes sur la santé sont préoccupantes. Cependant, les preuves disponibles doivent être considérées avec prudence en raison des limites des systèmes de classification NOVA, des facteurs de confusion potentiels et de la possibilité que les associations observées entre les aliments transformés et la santé soient dues aux teneurs élevées en nutriments « malsains » qui sont déjà pris en compte dans les recommandations alimentaires britanniques existantes.

Vous pouvez lire la déclaration du SACN sur les aliments transformés et la santé ici.

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