Les aliments dits « ultra transformés » et la santé : avis de l’anses

févr. 06, 2025
Sébastien Bouley

L’anses a publié le 30 Janvier un avis scientifique relatif aux impacts sur la santé de la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT). L’agence a conclu que l’ultra transformation est un concept qui reste encore à étayer scientifiquement. Sur la base de la littérature disponible, elle identifie des signaux suggérant un lien entre la consommation de tels aliments et un risque plus élevé de développer des maladies chroniques.

Le rapport de l’anses traite au niveau de l’analyse et des conclusions des sujets suivants :

  1. Identification des procédés de transformation susceptibles d’induire sur la composition des aliments des modifications présentant un danger pour la santé.
  2. Recensement des classements existants des aliments selon leur degré de transformation et évaluation de leur pertinence au regard des caractéristiques
    identifiées précédemment.
  3. Étude du lien épidémiologique entre la consommation d’AUT et le risque de maladies chroniques non transmissibles.
  • CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE l’ Anses : PLUS DE RECHERCHE POUR COMPRENDRE LES EFFETS

    « L’expertise a identifié une gamme de classifications hétérogènes et l’absence de définition consensuelle des aliments qui seraient à considérer comme « ultra-transformés » ». Néanmoins, le groupe de travail de l’Anses a étudié les classifications existantes fondées sur le degré de transformation des aliments disponibles dans la littérature. La revue systématique de la littérature montre que la recherche en épidémiologie sur le sujet est majoritairement menée à l’aide de la classification Nova développée par des chercheurs brésiliens, dont la classe, Nova 4, est attribuée aux « aliments ultra-transformés ».

    Dans la classification Nova, les aliments dits ultra transformés se caractérisent par l’utilisation de certains procédés de transformation et par l’ajout d’additifs dits cosmétiques et de substances rarement utilisées lors de la préparation des repas à domicile, comme les isolats de protéines ou les huiles hydrogénées. Ces additifs et autres substances ajoutées servent notamment à modifier la texture, le goût ou faciliter la préparation. D’une façon générale, la classification NOVA s’appuie sur la présence d’additifs et de substances sans distinction, rendant son application subjective.

    Malgré ces limites et un poids des preuves faible, l’Agence conclut, qu’une consommation plus élevée d’aliments qualifiés d’ultra-transformés selon la classification Nova est associée à un risque plus élevé de mortalité et de maladies chroniques comme le diabète de type 2, le surpoids, l’obésité, les maladies cardio-neurovasculaires, le cancer du sein et le cancer colorectal.

    Pour expliquer le potentiel lien entre la consommation d’aliments dits ultra-transformés et la santé, l’anses formule les hypothèses suivantes :

    • « la formulation de ces aliments souvent conçus pour être pratiques et appétissants, et les circonstances de leur consommation (alimentation rapide, devant un écran, dans les transports, etc.) favorisent une prise alimentaire excessive ;
    • les procédés de transformation des aliments peuvent entraîner la formation de nouvelles substances, appelées substances néoformées, or certaines sont potentiellement nocives et peuvent être à l’origine d’interactions ».

    L’anses souligne le besoin de renforcer la Recherche sur ce sujet et de mener des études sur ces hypothèses afin de mieux caractériser le lien entre les procédés de transformation et les effets sanitaires, et d’orienter les politiques publiques en matière d’alimentation et de nutrition.

    Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’avis scientifique (rapport complet) et l’article blog de l’anses présentant l’avis.