Quels sont les effets d’une alimentation à base d’aliments ultra-transformés suivant les recommandations alimentaires ?

oct. 09, 2025
Sébastien Bouley

Une étude clinique randomisée et contrôlée a testé chez des sujets en surpoids ou obèses, une alimentation ultra-transformée ou faiblement transformée au sein d’un régime « sain » conforme aux recommandations du Royaume Uni. Au bout de 8 semaines de consommation, tous les sujets quel que soit leur groupe ont montré une perte significative de poids par rapport à T0. La perte de poids est significativement plus importante dans le groupe avec des aliments faiblement transformés.

Objectifs de l’étude : tester l’impact santé de la transformation alimentaire dans le contexte de recommandations alimentaires

  • Marqueur principal : le pourcentage de changement de poids à la fin du régime par rapport au début entre une alimentation à base d’aliments ultra-transformés (UPF) par rapport à une alimentation à base d’aliments faiblement transformés (MPF).
  • Marqueurs secondaires : les changements des autres paramètres anthropométriques, composition corporelle, marqueurs cardio-métaboliques, marqueurs de l’appétit.

 

Design de l’étude : étude randomisée contrôlée croisée avec 2 périodes d’intervention de 8 semaines suivant une période basale de 2 semaines. Les 2 périodes d’intervention ont été séparées par une période de 4 semaines.

Participants : 55 sujets ont été répartis au hasard dans le groupe avec la séquence aliments ultra transformés puis aliments faiblement transformés, (n=27) et dans le groupe avec la séquence aliments faiblement transformés puis aliments ultra transformés, (n=28). Adultes en surpoids ou obèses (IMC≥25 et <40 kg/m2) avec une consommation habituelle d’aliments aliments ultra transformés ≥ 50% de l’apport énergétique quotidien. Moyenne d’âge = 43,2 ans, en majorité des femmes (90%), 65,5% de race blanche

Régime alimentaire suivi : 2 régimes qui respectent les recommandations UK Eatwell et étaient équilibrés en termes de macronutriments et de catégories alimentaires : un régime constitué de MPF et un régime constitué de UPF. Tous les repas, snacks et boissons étaient fournis gratuitement aux participants et livrés à domicile. La classification NOVA a été utilisée pour classer les UPFs et MPFs. Il était demandé aux participants de ne consommer que les aliments et boissons fournis et de les consommer à volonté.

Les recommandations alimentaires étaient de choisir des aliments à teneur plus faible en acides gras saturés, en sucres ajoutés et en sel, de consommer 5 portions par jour de fruits et de légumes, des repas basés sur l’apport en glucides (amidon) et de manger varié dans des proportions adéquates.

Résultats :
  • Marqueur principal :

Dans l’ITT population (n=50 dont 23 dans le groupe MPF puis UPF et 27 dans le groupe UPF puis MPF), on a observé à 8 semaines, une perte significative de poids dans les 2 groupes MPF (

-2,06% (Intervalle de confiance à 95% -2,99, -1,13) et UPF (-1,05% (Intervalle de confiance à 95%, -1,98,-0,13). Cette perte de poids était significativement plus élevée dans le groupe MPF que dans le groupe UPF (-1,01 (Intervalle de confiance à 95%-1,87, -0,14) (p<0,024).

  • Marqueurs secondaires :
  • Le poids et l’IMC ont été significativement réduits à 8 semaines par rapport aux valeurs à T0 avec une réduction de poids et d’IMC plus forte dans le groupe MPF. Pas de différence du tour de taille ni du rapport tour de taille sur taille.
  • A 8 semaines, la masse grasse, le pourcentage de masse corporelle, le taux de graisse viscérale et la masse d’eau corporelle étaient significativement plus faibles par rapport aux valeurs à T0 dans le groupe MPF mais pas dans le groupe UPF. Ces réductions étaient significativement plus fortes dans le groupe MPF que dans le groupe UPF.
  • Les taux de triglycérides plasmatiques étaient significativement plus bas à 8 semaines par rapport au niveau basal uniquement dans le groupe MPF.
  • On a également observé une amélioration du contrôle du grignotage dans le groupe MPF par rapport au groupe UPF.

En conclusion, dans cette étude menée au Royaume Uni chez des sujets en surpoids ou obèses, les régimes MPF et UPF suivant les recommandations nationales (UK, Eatwell) en matière d’alimentation saine ont entraîné une perte de poids en pourcentage dans les 2 groupes (UPF et MPF) après 8 semaines par rapport au niveau basal, avec des réductions significativement plus importantes dans le régime MPF. Une perte de poids, d’IMC et de masse grasse plus importante a également été observée dans le groupe MPF par rapport au groupe UPF, ainsi que des réductions plus importantes des triglycérides et des grignotages. À l’inverse, le LDL-C était plus faible dans le régime UPF. Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent des changements favorables de la composition corporelle et du contrôle de l’envie de manger en suivant les recommandations alimentaires nationales avec un régime à base de MPF plutôt qu’un régime à base d’UPF.

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette étude de Samuel J. Dicken publiée le 5 août 2025.

 

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