Lancement de la série du Lancet sur les aliments dits ultra-transformés et la santé

nov. 19, 2025
Sébastien Bouley

Le 19 Novembre 2025, le Lancet a lancé la série de 3 articles relative à la consommation d’aliments dits ultra-dits transformés et à leurs associations avec les maladies chroniques. Cette série rassemble les preuves relatives à la croissance des aliments dits ultra-transformés dans les régimes alimentaires au niveau mondial et met en avant leur association avec de nombreuses maladies chroniques non transmissibles. Un groupe de scientifiques appelle les politiques à l’action pour réduire l’accessibilité de ces produits.

 

Les aliments dits ultra transformés et la santé humaine : la thèse principale et les preuves

  • La classification NOVA des aliments.

Le Pr Carlos Monteiro de l’Université de Sao Paulo a présenté le système de classification NOVA fondé sur l’importance de la transformation alimentaire et sur objectif de la transformation. On distingue 4 catégories depuis la catégorie 1 des aliments non ou faiblement transformés à la catégorie 4 des aliments dits ultra-transformés en passant par la catégorie 2 des ingrédients culinaires transformés et la catégorie 3 des aliments transformés. Dans un encadré, l’auteur signale les critiques des scientifiques relatives à l’utilisation de la classification NOVA pour classer les aliments : le manque de précision des critères, le recours à des critères qualitatifs, et à la difficulté de classer les aliments sans la liste d’ingrédients qui ne figure dans les bases de données actuellement. Il y répond en disant que sans entrainement et formation adéquate, il peut y avoir des erreurs de classements mais que l’utilisation de protocoles validés et d’évaluateurs confirmés réduit ces erreurs…

  • Le développement des aliments dits ultra transformés (AUT) : une situation très contrastée selon les pays

L’analyse répétée des études nationales des achats des foyers et des études de consommation alimentaires dans de nombreux pays du monde montre un développement différent selon le niveau socio-économique du pays. Par exemple, la part moyenne des aliments ultra-transformés selon la classification NOVA (en pourcentage de l’apport énergétique total) varie de 9 % (en Iran) à 60 % (aux États-Unis) de l’apport énergétique total. La part des aliments ultra-transformés dans l’alimentation reste inférieure à 25 % dans les pays à revenu élevé d’Europe du Sud tels que l’Italie, Chypre, la Grèce et le Portugal) et en Asie (Taïwan et la Corée du Sud), mais dépasse 40 % (en Australie et au Canada) ou 50 % (au Royaume-Uni et aux États-Unis) dans d’autres pays à revenu élevé.

Dans les pays où la consommation globale d’AUT est faible, la part des aliments dits ultra-transformés (AUT) dans l’alimentation tend à être élevée dans les groupes à statut socioéconomique élevé et dans le pays où la consommation globale d’AUT est élevée, elle est importante dans les groupes à statut socioéconomique faible.

Les aliments dits ultra-transformés se développent aux dépens de la consommation d’aliments traditionnels, d’aliments frais peu transformés.

  • Le régime alimentaire à base d’aliments dits ultra transformés et les maladies chroniques

Une plus grande consommation d’aliments dits ultra-transformés dont certains sont gras et sucrés compte tenu de la définition de la catégorie 4, est associée à une plus forte consommation énergétique. La consommation d’aliments gras et sucres et denses en énergie sont associés à une augmentation des facteurs de risque des maladies chroniques non transmissibles.

Des actions pour arrêter le développement des AUT

Les articles de Gyorgy Scrinis et al et de Philip Barker et al suggèrent des actions pour limiter le développement des aliments dits ultra transformés en termes de commercialisation, promotion, marketing et d’information et d’éducation du consommateur. Ils appellent les politiques à une action globale vis-à-vis de l’industrie agro-alimentaire.

En conclusion, le Lancet a publié une série d’articles très virulents anti-industrie.

Pour compléter cette information, nous vous rappelons les documents scientifiques actuellement disponibles menées par des organismes indépendants reconnus, pour évaluer l’impact de la consommation les aliments dits ultra-transformés sur la santé des consommateurs tels que l’anses en France, le Scientific Advisory Committee on Nutrition au Royaume Uni, l’Agence Espagnole pour la Sécurité alimentaire et la Nutrition, the American Heart Association qui soulignent la complexité de la question, les faiblesses de la classification NOVA et les limites des preuves disponibles à ce jour.

La série d’articles du Lancet est disponible ici

 

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