Flore intestinale et obésité
Le consortium international MetaHit a publié dans le Journal “Nature” qu’il y avait un lien entre la richesse de la flore intestinale et la susceptibilité à développer des maladies métaboliques (complications médicales liées à l’obésité) (Le chatelier et al., 2013; Cotillard et al., 2013).
L’obésité est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’ostéoporose et autres maladies incluant certains cancers. L’équipe a analysé la composition de la flore intestinale de 123 sujets non obèses et 169 sujets obèses danois et ont trouvé des différences marquantes dans la richesse de la population bactérienne intestinale. Les sujets avec une richesse limitée de bactéries (23% de la population) présentent une quantité plus importante de tissu adipeux, une résistance à l’insuline et une dyslipidémie plus élevées et un phénotype inflammatoire plus prononcé par rapport aux individus ayant une variété plus importante de bactéries intestinales. Les sujets obèses ayant une flore moins abondante ont tendance a prendre plus de poids au cours du temps.
Les auteurs ont également démontré que l’analyse de seulement quelques espèces de bactéries (une douzaine) était suffisante pour déterminer la richesse de l’ensemble de la microflore aussi bien chez les sujets minces que chez les sujets obèses. L’analyse de la flore intestinale pourrait permettre d’identifier des sujets dans la population générale adulte qui serait à risque de co-morbidité associée à l’adiposité.
La relation temporelle entre la consommation alimentaire, la flore intestinale et les phénotypes inflammatoires et métaboliques a été déterminée. Le profil de la microflore a été suivi durant une perte de poids induite par un régime alimentaire chez 38 sujets obèses et 11 sujets en surpoids. Les résultats confirment ceux de l’étude de Le Chatelier et al. en montrant que les sujets avec une faible richesse de bactéries (40% dans l’étude) ont une dérégulation du métabolisme et une inflammation plus élevées que les sujets ayant une
flore plus riche. Ils montrent également que l’augmentation de la consommation d’aliments riches en fibres comme les fruits et végétaux, augmente la richesse de la flore et améliore les symptômes cliniques associés à l’obésité.
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