L’alimentation dans l’anthropocène : une alimentation saine issue de production durable

mars 11, 2019
Sébastien Bouley

La Commission EAT-Lancet, née du rapprochement de la revue The Lancet avec EAT, une start-up à but non lucratif dédiée à la transformation du système alimentaire global, a réuni 37 scientifiques de multiples disciplines et issus de 16 pays. Elle avait pour but de définir des objectifs scientifiques mondiaux pour une alimentation saine et une production alimentaire durable.

Une revue de la littérature amène les experts à conclure qu’un régime riche en végétaux (fruits, légumes, noix, graines complètes) et contenant une plus petite proportion d’aliments d’origine animale avec un apport calorique optimal confère des avantages à la fois pour la santé et l’environnement. La Commission a analysé l’impact potentiel de changements diététiques sur la mortalité liée à l’alimentation et estime que les changements diététiques de régimes actuels vers des régimes sains sont susceptibles d’avoir des effets bénéfiques majeurs sur la santé avec une prévention d’environ 11 millions de décès prématurés par an, ce qui représente entre 19% et 24% du nombre total de décès chez les adultes.

Sur la partie « production alimentaire durable », la Commission a choisi de se concentrer sur 6 processus biogéophysiques (changement climatique, changement d’usage des sols, cycles d’eau, cycles d’azote, cycles de phosphore, perte de biodiversité) et propose pour chacun des limites dans lesquelles la production alimentaire mondiale devra rester afin de réduire le risque de changements irréversibles et potentiellement catastrophiques dans le système terrestre.

La Commission estime que les données sont à la fois suffisantes et solides pour justifier une action immédiate et propose 5 stratégies pour une grande transformation alimentaire :

  1. Un engagement international et national pour une transition vers une alimentation saine,
  2. Réorienter les priorités agricoles d’une production quantitative à une production qualitative,
  3. Intensifier la production alimentaire durable pour augmenter la production de haute qualité,
  4. Gouvernance stricte et coordonnée des terres et des océans,
  5. Réduire au moins de moitié les pertes et les déchets alimentaires, conformément aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

Les experts concluent que l’alimentation sera un enjeu déterminant du 21ème siècle et appellent à une action immédiate.

Retrouvez le rapport de la Commission en ligne sur ce lien. Des résumés en plusieurs langues sont disponibles ici.

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