Consommation de produits ultra transformés et le risque de maladies inflammatoires de l’intestin (MII)

nov. 17, 2021
Sébastien Bouley

Les résultats de l’étude de cohorte PURE ont montré une association positive entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de maladies inflammatoires de l’intestin (MII).

Le 14 juillet 2021, le British Medical Journal a publié une étude prospective examinant la relation entre les maladies inflammatoires de l’intestin (MII), c’est-à-dire des troubles caractérisés par une inflammation chronique de l’intestin comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse, et la consommation d’aliments ultra-transformés, se référant aux produits alimentaires qui pour des raisons de formulation ou de conservation ont recours à des additifs.

L’ETUDE :

L’étude a été coordonnée par trois centres au Canada; ses caractéristiques les plus remarquables étaient sa taille et son étendue géographique, car elle se concernait 116 087 sujets de 21 pays du monde entier de statut et revenu différents, dont la Suède et la Pologne pour l’Europe. Les participants étaient âgés de 35 à 70 ans et appartenaient à la cohorte Prospective Urban and Rural Epidemiological (PURE), un projet qui a débuté en 2002 ; ils ont été sélectionnés après avoir rempli au moins un questionnaire de fréquence alimentaire pour évaluer leur régime alimentaire habituel.

LES RÉSULTATS :

L’étude a montré une association statistiquement significative entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le développement d’une MII ; la connexion était toujours présente après ajustement pour les facteurs de confusion, et était également présente lors de l’examen des sous-catégories d’aliments ultra-transformés, comme la viande transformée, les boissons gazeuses, les aliments sucrés raffinés, ainsi que les aliments salés et les collations.

Cette étude n’a montré aucune association entre les MII et les catégories d’aliments non hautement transformés tels que la viande blanche, la viande rouge non transformée, les fruits, les légumes et les produits laitiers ou féculents ; cela semble indiquer que ce qui pourrait jouer un rôle dans la genèse de la MII est davantage le processus de transformation et ses conséquences que la nourriture elle-même.

Les chercheurs émettent l’hypothèse que l’aliment pourrait être un cofacteur environnemental dans le développement des MII, en raison de son impact possible sur le microbiote intestinal et sur le milieu intestinal en général.

Il est important de se rappeler, cependant, que les associations observées dans le cadre d’études prospectives ne peuvent pas être interprétées comme la preuve d’une relation de cause à effet, et que d’autres études sont nécessaires pour clarifier les résultats de cette publication et d’autres publications similaires.